- En librairie demain -
Ecrivain qui vit à présent à Marseille, Christian Estèbe va publier le 4 juin 2021, le Palanquin des caïds (Editions Serge Safran).
Si l'on voulait présenter le héros de façon comique (pour rester dans le ton), on pourrait dire : " c'est l'histoire d'un mec qui a tout perdu, qui n'a pas eu de chance dans sa vie, au point de se trouver dépourvu..."
Mais ce n'est pas dans mes intentions. Cela m'est venu en lisant la quatrième de couverture. Il est vrai que l'on trouve de nombreuses notifications humoristiques mais le fond du sujet est plus grave. Alors, intéressons-nous plus sérieusement au héros, François Sablier : "J'avais tout misé sur le tapis vert de mes illusions, j'avais tout perdu, sauf la vie. Même elle ne tenait plus qu'à un fil, celui de ma respiration saccadée."
Par contre, il est difficile de chroniquer ce livre car presque tout est dit dans la quatrième de couverture. Evidemment, restent les détails mais il faut aussi éviter de spoiler. Je vais donc me contenter de n'en donner que quelques exemples, pris au hasard.
Il existe un élément important, c'est l'amitié qui se noue avec Châtelaine, la file de Madame Enclave : elle est un poids pour sa mère car aveugle. Mais ce handicap ne la gêne pas vraiment car elle peint : elle peint partout, sur des morceaux de carton, sur le corps de Fabien qui découvre des tableaux hallucinants dans sa mansarde. A tel point que Fabien en montre quelques uns à un ami qui s'y connaît, car cela permettrait de les vendre et d'apporter ainsi quelques espèces sonnantes à la peintre et à sa mère. Mais la réponse est :" Personne ne peut avoir un avis éclairé sur la peinture, mon pauvre enfant ! Rappelez-vous ce que les critiques ont dit des Fauves, des Cubistes, des Impressionnistes, vous plaisantez ! Ce n'est que cinquante ans plus tard que l'on commence à comprendre. Durand-Ruel fait une expo des toiles de van Gogh et n'en vend aucune. Il revend tout très vite, il s'en mordra les doigts, les exemples abondent ! "
Un jour : "Je suis retourné chez monsieur Claude. Une fois, j'étais arrivé le corps peint en bleu à la Yves Klein. Il avait trouvé ça divinement beau et follement érotique.
Des amateurs lui ont proposé de lui acheter des séries de photos fort cher. Claude a haussé les épaules.
- Quelle horreur ! Pour les retrouver sur des sites glauques, sur fesse-book, ou je ne sais quoi !"
Je rajouterai seulement que Fabien a fini par trouver un emploi, chez "Fleurs et couronnes", c'est François qui conduit le corbillard, "la bétaillère à cadavres" aves un équipier, Kami.
Après ces quelques indications sur "Le Palanquin des caïds" de Christian Estèbe, il ne me reste qu'à rajouter que si le livre n'est pas bien épais (160 pages), il n'en reste pas moins empreint de nombreuses réflexions sérieuses, parfois tristes, au milieu des moments désopilants.
Nadia
Edité par Serge Safran, 4 juin 2021 Serge Safran éditeur