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1,2,3, nous irons au bois

La principale héroïne de « 1, 2, 3, nous irons au bois » (édition Rageot) de Philip le Roy, est Fanny. Très accroc aux réseaux sociaux, elle révise pour son bac, et en même temps, ne peut s'empêcher de regarder son écran. « Son attention fut attirée par une vidéo aguichante qui ressemblait à une bande-annonce de film d'horreur. (…) Un, deux, trois, nous irons au bois. (…) Dix, onze, douze, un seul aura le flouze ! Sur l'écran s'affiche : « NE REVIENS PAS ! »

Fannny clique pour en savoir plus et tombe sur une annonce pour participer à un genre d'escape game, dans le sud de la France. Il y aura dix jeunes gens sélectionnés et à la clé : 10.000 euros pour le vainqueur. Afin de postuler, il faut seulement envoyer une vidéo, inférieure à dix minutes. Ce que s'empresse de faire Fanny, malgré le risque de se trouver dans une forêt hantée car pour elle c'est bidon.

Après avoir passé un casting, elle est sélectionnée mais ne sait pas avec qui elle sera. Par contre, on leur annonce que le but est de survivre avec quelques petits moyens, de filmer le plus possible et de faire preuve d'inventivité pour échapper aux dangers qui se présenteraient.

Là, ce n'est donc plus : « 1, 2, 3, nous irons aux bois,

4, 5, 6, cueillir des cerises,

7, 8, 9 dans un panier neuf,

10, 11, 12 elles seront toutes rouges ! »

Pas du tout, car la forêt où on les lâche, regorge de mystères effrayants – il semble qu'il y aurait des monstres, des fantômes, peut-être des vampires et les concurrents ont un équipement minimum. Il va falloir preuve de débrouille, de courage, surmonter leur peur de chaque instant.

Il faut dire que dans leur kit de survie, il y a un crucifix ! : » - Qu'est-ce-que tu vas foutre avec cette croix ? s'étonna Fanny.

- J'en sais rien. S'ils l'ont mise dans le kit de survie, c'est qu'elle doit servir.

- Contre des vampires ? Contre le diable ? » ( p.112)

Philip le Roy nous raconte tout ceci dans ce roman Young Adult avec son talent déjà récompensé. C'est qu'il arrive à nous faire ressentir les émotions de ces jeunes gens, qui vont finir par faire équipe commune pour essayer de se liguer contre les forces du Mal qui les entourent et surgissent à chaque instant. Les uns sont plus courageux que d'autres – certains sont blessés – d'autres disparaissent d'un seul coup - on note l'importance qu'ont pris les réseaux sociaux – on se rend compte que finalement, ce jeu consiste à se faire peur sans le savoir – l'ennui, c'est que dans cette forêt, on leur a dit que personne ne peut les entendre crier mais ils ne s'en privent pas car les occasions sont bien nombreuses. L'auteur n'a pas oublié d'y ajouter de l'humour et on rit aussi, une bonne thérapie pour les concurrents d'ailleurs au vu de ce qu'ils endurent. Il mentionne également d'autres faits importants relatifs à notre société actuelle.

Quant à la fin de cet ouvrage, au dénouement, croyez-moi, elle est bien tordue car je ne m'y attendais pas du tout.

Une bonne surprise que ce «1, 2, 3, nous irons au bois » de Philip le Roy.

Nadia D'Antonio

Edité par Rageot, 27 mai 2020 Rageot Editeur

15,90 €