En librairie demain :
Hamnet,
Maggie O'Farrell Maggie O'Farrell
Ecrivaine irlandaise (Irlande du Nord), Maggie O'Farrell publie en France, son dernier roman, « Hamnet » (éditions Belfond). On dit qu'elle sait utiliser la psychologie de ses personnages.
Son premier roman « Quand tu es parti » a connu un grand succès et depuis, elle se consacre à l'écriture.
Avec « Hamnet », l'écrivaine a reçu le « Women's Prize for Fiction » en 2020 (Tinder Press).
« Hamnet » sonne à nos oreilles comme « Hamlet » de Shakespeare. Va-t-on y retrouver des notifications relatives ?
Tout d'abord, je voudrais signaler qu'en arrivant à la fin de l'ouvrage, on trouve en page 357, une « Note de l'auteure » comportant quelques explications bien utiles :
« Ce livre est une oeuvre de fiction, inspirée de la courte vie d'un petit garçon mort à Statford, dans le Warwickshire, pendant l'été 1596. Je me suis efforcée, autant que possible, de coller à la réalité historique et aux connaissances dont nous disposons sur le véritable Hamnet et sa famille. Quelques détails, cependant – des noms, en particulier – ont été modifiés ou éludés. » (…) « Certains guides du Shakespeare Birthday Trust m'ont raconté qu'Hamnet, Judith et Susanna avaient grandi dans la maison de leurs grands-parents sur Henley Street. »
Le livre débute par une « Note historique » : « Dans les années 1580, un couple qui habitait Henley Street, dans la ville de Stratford, eut trois enfants : Susanna, puis Hamnet et Judith, des jumeaux.
Le garçon, Hamnet, mourut en 1596, à l'âge de onze ans. Quatre ans plus tard environ, son père écrivit une pièce de théâtre intitulée Hamnet. »
Quelques indications sur l'histoire et surtout mon ressenti :
Nous sommes en 1596, normalement un jour qui aurait dû être comme les autres, mais le petit Hamnet voit sa soeur jumelle Judith très malade et la maison a l'air vide. Tout le monde est parti. La mère, Agnès, est dans les champs, à Hewlands où elle élève des abeilles. Hamnet cherche en vain de l'aide car le médecin lui non plus n'est pas là comme les autres membres de la famille (le père et Susanna, l'autre soeur).
Mais le médecin va finir par venir et, très inquiet, demande à Hamnet de bien la surveiller.
Agnès est connue pour savoir préparer des breuvages à base de plantes guérissant différents maux – elle a également le don de deviner ce qui peut advenir aux personnes rencontrées (ou de son entourage proche), en seulement leur pinçant la main…. On vient d'ailleurs de loin pour la consulter.
Le lecteur ressent beaucoup d'émotion devant tous ces faits terribles – la progression de ce qu'on nommait « la pestilence » ou « la fièvre d'Afrique » - le chagrin occasionné par la perte des êtres chers – on y trouve également, plus tard, des notifications sur le théâtre – on trouve des souvenirs qui expliquent les moments présents et notamment un beau portrait de femme, celui de la mère, Agnes, farouche, qui a été, avant son mariage avec un jeune gantier, le souffre-douleur de sa belle-mère.
Pour lui échapper quelque temps, elle va dans les bois avec un faucon crécerelle qui lui avait été donné.
Les deux jeunes gens, après leur mariage, doivent subir le caractère irascible du père de l'époux et refuse de suivre ses traces dans son métier. Il va alors à Londres, où il est recruté dans une compagnie de théâtre, et il promet à Agnes, qu'un jour, ils viendront le rejoindre, mais, cela sera-t-il possible ?
Toujours est-il que, au milieu de toutes ces souffrances, ces émotions qui nous prennent à la gorge, j'en ai retenu aussi un très beau portrait de femme. Mais pas que avec les enfants et le reste de la famille….
Comme j'aurais aimé en raconter plus mais comme ce serait dommage de dévoiler bien des faits relatés par Maggie O'Farrel avec sa plume magique.
Je finis cette petite chronique avec les derniers mots de ce livre, « Hamnet » : « Souviens-toi de moi. » Et j'y réponds que je ne suis pas prête de l'oublier.
Un grand merci pour ce bel ouvrage dont la couverture est à elle-seule très attrayante.
Nadia.
Edité par Belfond, 1 avril 2021 Belfond
22,50 €