En librairie demain
Histoire des coureurs de bois,
Gilles Havard
# Rentrée littéraire 2021
Ceci n'est pas simplement un livre, c'est plus que cela, c'est une IMMENSE fresque historique : « Histoire des coureurs de bois » (Editions Tempus), de Gilles Havard, grand spécialiste de l'Histoire de la Nouvelle France.
Mon exemplaire compte pas moins de 1.230 pages….. et parution prévue pour le 4 mars 2021.
Autant vous dire que sitôt reçu, sitôt commencé car le thème m'intéressait beaucoup – d'ailleurs pas simplement le thème car les lieux également : le Canada avec le Québec – mais aussi d'autres contrées.
Dans l'Introduction, l'auteur écrit : «Au Québec, le coureur de bois, comme la feuille d'érable, la raquette ou la cabane à sucre, est une image d'Epinal, un lieu de mémoire qui nourrit la mythologie identitaire. » « Symbole d'un peuple en mouvement, aimant le risque et l'aventure, le coureur de bois s'est ainsi taillé une place à part dans la vulgate nationale québécoise. »
Gilles Havard précise que l'objet de ce livre a été de compléter les approches entre « coureur de bois » et « voyageur. »
Cet ouvrage est tellement dense, documenté, que je ne vais pas tenter d'en donner un résumé car c'est « mission impossible. »
Au fil de ma lecture, j'ai compris combien serait difficile la chronique avec cette multitude de renseignements – Historiques – des dates – l'évolution de cette situation de « coureur des bois » : pourquoi les nommer ainsi ? Que font-ils ? Que leur arrive-t-il à mesure que les années passent ? On trouve évidemment de nombreuses descriptions des paysages (normal étant donné le pays) – l'histoire est retracée sur deux siècles (1600 à 1840) pour tout le Nord de l'Amérique.
On y voit des Amérindiens qui font du commerce avec des peaux – arrivent des colons – descriptions des pratiques autochtones ainsi que tous les événements qui s'enchaînent durant des années et des années – on rencontre ainsi bien des aventuriers à partir du Canada jusqu'en Louisiane.
La somme d'explications fournies est gigantesque et on voit que le commerce des peaux est plutôt contemporain et coïncide avec l'arrivée de Français venus dans la vallée du Saint Laurent. Ceux qu'on appelle des « voyageurs » ne sont pas très nombreux et on appelle ceux qui hivernent au milieu des autochtones, des « truchements. »
On rencontre de nombreux Indiens d'Amérique dont, par exemple, des Algonquins, des Hurons, des Iroquois, des Alibamaons, des Creeks « d'en bas » ainsi que des Creeks « d'en haut », des groupes Indiens de plus en plus variés comme des Outaouais et des Poutéouatamis… et j'en passe. de même que pour les colons venus surtout de France. Il y a souvent des guerres pour soumettre les Indiens, les christianiser et en faire une sorte d'esclaves.
L'auteur traite également de l'économie, de la religion, de politique….
Les chapitres (Parties) et sous-chapitres sont nombreux et traitent de quantités de sujets divers et variés où parfois certains prêtent à sourire (un peu).
L'ouvrage, débuté par la Partie « Circulations pelletières et sociétés coloniales », se terminant par un épilogue sur « Les héritages » - la conclusion de l'auteur - des « Notes » - de nombreuses « Notes bibliographiques » et un « Index ».
C'est ici que je préfère conclure, car développer plus que je l'ai fait, serait au détriment d'un sujet et d'un autre.
Par contre, j'adresse un « grand bravo » à Gilles Havard pour tout ce travail accompli pour nous offrir un tel ouvrage monumental et si riche, agrémenté de cartes géographiques indiquant les territoires – de petits extraits de décrets parsèment le texte (références historiques).
Je ne manque pas de signaler que le Canada se nomme ainsi car ce nom est donné par le navigateur malouin, Jacques Cartier, transformant le nom « Kannata » village) – premier explorateur du golfe Saint-Laurent en 1534.
Cet ouvrage méritait largement mes heures et mes heures de lecture ainsi que deux nuits blanches. C'est rare.
Nadia D'Antonio
Edité par Perrin, 4 mars 2021 Editions Perrin
16 €