Le parfum de l'exil
Ecrivaine française, née d'un père arménien et d'une mère française, Ondine Khayat est très impliquée dans les causes humanitaires.
Avec son premier roman, « Lucine » (paru en 2007), elle avait reçu le Prix Henri-Verneuil.
A présent, il s'agit de son dernier roman « Le parfum de l'exil » (Editeur : CHARLESTON) (un récit inspiré de sa propre histoire familiale).
«Là où s'épanouit le jasmin se trouve la première clé .« (Une phrase que l'on trouvera dans le texte.)
Autant vous livrer tout de suite l'éloge de Tatiana de Rosnay : « Un roman subtil et puissant qui laisse un sillage inoubliable. » Ce sillage, c'est celui du parfum ou des parfums qu'élabore Taline, « un nez » et qui a appris les notions fondamentales avec sa grand-mère Nona. Or, celle-ci vient de décéder et elle était intensément dans le coeur de Taline car toujours présente à ses côtés.
Le lecteur peut penser que « Le parfum de l'exil » ressemble à l'essence d'un passé familial. Cette essence est celle, par exemple, du « jeu des odeurs », dans lequel Nona apprenait à Taline à respirer, l'une après l'autre, des odeurs très différentes, de bien les garder en elle, puis de passer à une autre, jusqu'à en arriver à un mélange très subtil pour enfin, les sentir.
Taline, à présent seule, dirige une entreprise de parfums qui avait été créée par Nona. A la lecture du testament, Taline hérite de la maison de Bandol ainsi que de carnets à ne lire que dans ce lieu.
Taline, dont le mariage bat de l'aile avec Charles, toujours en déplacement et toujours retenu pour cause de problèmes, décide de se rendre le plus souvent possible à Bandol mais quand Charles revient, elle se plie à son bon vouloir, le rejoint. Un jour, elle finit par enfin se rebiffer et dit qu'elle ira s'installer à Bandol, dans cette maison qui ne ressemble pas du tout à son magnifique appartement où tout a été décidé par Charles. Dans cette maison de Nona, elle retrouve au moins son passé, une présence. Les souvenirs remontent à la surface.
Elle décide de lire enfin ces fameux carnets, présentés comme des énigmes avec des codes. Quand elle en résout un c'est pour l'amener au suivant.
Le premier carnet a pour titre « La petite poétesse de Marache » ainsi que le nom de Louise Kerkorian. Nona y a écrit un témoignage sur sa vie, sur le génocide arménien mais lui fait aussi faire un parcours d'odeurs.
Dans cet ouvrage, on trouve de nombreuses réflexions sur : la poésie – la guerre – la politique – l'amour – la famille – l'horreur – la souffrance – la douleur – mais aussi sur : la nature – les fleurs...
les relations mère / fille (Taline et sa mère, plutôt indifférente) – l'exil – l'espoir – la résilience. C'est ainsi que Taline cherche à se libérer de ses cauchemars pour, enfin, pouvoir vivre sa vie à elle.
Dans ses « Remerciements », l'auteure a écrit : Ce livre est le plus personnel que j'ai écrit, celui qui m'a le plus coûté. J'ai l'impression, à l'heure où j'achève ces lignes, de revenir d'un très long voyage. » Ce voyage, nous l'avons fait avec elle et je dois reconnaître que j'ai été enchantée de découvrir ce récit.
Nadia
Edité par Charleston, 14 avril 2021 Editions Charleston
19 €