Les déviantes, Catherine Delattre Catherine Delattre
Un premier ouvrage d'une jeune écrivaine parisienne, Catherine Delattre, pour cette rentrée littéraire 2020 : « Les Déviantes » (Éditeur BELFOND).
Mais qu'est-ce qu'une « déviante ? » C'est une personne qui s'écarte des lois, des règles …
Dans ce roman, il s'agit de trois femmes : Anastasia – Iris et Lolita, qui sont ces « déviantes. »
Celle qui domine tout ce roman est Anastasia Brachant - c'est la principale héroïne avec son cancer et là, en effet, ce cancer va être évoqué tout au long de l'ouvrage. Pour les soins, elle ne portera qu'un numéro, un avatar : Ana0888.
Dommage, car Anastasia aime beaucoup son prénom : « Un patronyme de princesse russe, d'héroïne maudite, comme si ses parents avaient voulu la pousser dès la naissance à être autre chose que l'adolescente raisonnable qu'elle s'est avérée devenir. Au fond, il lui va bien, ce prénom» (p.18)
Anastasia et Iris sont des jeunes femmes à qui la vie souriait.
Lolita, demi-soeur d'Anastasia, ressent de la culpabilité pour faire ses choix – c'est elle qui représente l'impatience, l'innocence et l'espoir : les portes lui sont grand-ouvertes, des portes que veulent défoncer Anastasia et Iris.
On suit ainsi leurs vies avec leurs moments de petits bonheurs, de peines …. cette maladie qui envenime tout : les relations, la vie professionnelle, le désir de s'enfermer mais aussi le désir de rencontres, besoin d'amour...
Moment de tendresse et d'humour avec la grand-mère, Jeanne (Nani), qui finit par leur raconter sa vie, celle qu'elle a toujours cachée : « Quelque chose de sacré, de légendaire.
Quelque chose qui n'appartient qu'à elle.
Et elle conclut :
- Je me dis que c'était quand même sacrément doux, ma vie. (…)
Trois jeunesses qui ne se laisseraient pas briser, trois vocations en marche, trois déviances assumées. » (p.257)
Outre ces trois destins, le style de Capucine Delattre est à remarquer : des phrases courtes qui claquent – une sorte d'énumérations tout au long de « Les Déviantes. » Une écriture qui, au début, m'a surprise mais je me suis prise au jeu pour ne faire qu'une bouchée de cette lecture. Celle-ci ne peut pas laisser indifférent et on se reçoit une bonne claque mais ça ne fait rien, au contraire, car tout est bien décrit.
Je préfère en rester là car si vous n'avez pas encore lu « Les Déviantes » c'est le moment puisque ce livre est paru tout récemment.
Un éloge relevé en quatrième de couverture : « D'une écriture vibrante et incarnée, Capucine Delattre nous entraîne dans l'étonnante odyssée de trois jeunes femmes et signe à 19 ans, un premier roman à réveiller les vivants. » Voilà qui résume bien tout ce livre. J'aurais pu l'utiliser comme critique …. Petit clin d'oeil.
Edité par Belfond, 20 août 2020 Belfond
17 €