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Mais sinon, tout va bien!

Mais sinon, tout va bien!

Max Deloy

« Les tribulations d'un père célibataire au bord de la crise de nerfs. »

Décidément, en ce moment, quand je pioche dans ma PAL pour y compléter mes chroniques et au hasard, j'ai pris « Mais sinon, tout va bien !» (Editions Harper Collins - &N), premier roman de l'écrivain français, Max Deloy et une fois de plus, roman jubilatoire. de toute façon, en voyant le mot « tribulations », cela m'a fait penser aux « Tribulations d'un Chinois en Chine (un film de Philippe de Brocca, adapté d'un livre de Jules Verne) ou à Pierre Richard (« Le grand blond avec une chaussure noire » - film d'Yves Robert). Tout cela à cause des situations et des dialogues hilarants.

Et le rire commence dès le début avec : « A trente-deux ans, Jean Dujardin donnait la réplique à Mathilde Seigner, Vincent Cassel à Cate Blanchett. Moi, je m'apprête à enfiler un slip kangourou pour un shooting à La Redoute. Chacun a le succès qu'il mérite. Dépité, j'observe le slip en coton rouge qui se balance au bout de mon doigt. »

Le narrateur, Georges Goubert, vit de petits boulots. Il est divorcé et vit avec son fils Henrik (12 ans), diagnostiqué précoce sévère cinq ans auparavant. Depuis, avec ses capacités intellectuelles hors-norme, mais avec un zéro pointé en relations humaines, il suit des cours chez lui avec des préceptrices qui ne tiennent pas le coup devant lui et qu'il renvoie les unes après les autres. Georges met une annonce sur le Bon Coin, se promettant de l'effacer bientôt.

Georges a une occupation supplémentaire que de courir après de minables cachets, celle de gérer une petite école, le « Côté Cours » où il apprend à quelques jeunes gens à faire du théâtre, avec l'aide de la minuscule et bénévole Mireille, minuscule mais qui va se révéler avoir un rôle important dans les gestions de crises avec cette petite troupe particulière : Jean-Christophe (qui après un accident de voiture a gardé des lésions neurologiques irréversibles - un doux rêveur) – Cindy (timide et la seule fille de la troupe, toujours larmoyante) – Karim (fanfaron et les poches toujours vides pour le paiement des cours). le comble du comble est que Mireille a décidé que l'on jouerait « Phèdre » ! « Je romps le silence : de Racine ? Mireille tourne vers moi son visage fripé : Evidemment de Racine ! Tu ne crois tout de même pas qu'on va jouer la version d'Euripide ! (…) Jouer Racine, c'est pour des comédiens confirmés, certainement pas pour des débutants. A moins que tu aies trouvé une version abrégée, c'est ça ? Vas-y, dis-moi que tu vas leur faire jouer Phèdre pour les Nuls. Ou une version réécrite par Kev Adams, hein ? » Un autre hic, c'est qu'il manque un personnage féminin. Est-ce que Georges va devoir endosser ce personnage en se déguisant ? On va voir l'arrivée de la magnifique Clémence (la surdouée) – sans oublier l'ex-femme de Georges, Lucie (qui travaille aux impôts) et qui vient pour prévenir d'une très mauvaise nouvelle.

Avec ce problème théâtral, on se retrouve chez Georges qui, en arrivant chez lui, voit une adolescente, vautrée sur son canapé, les cheveux teints en bleu électrique, un anneau dans le nez, les yeux noyés de khôl (Margot Declerck), en bonne entente avec Henrik qui l'a embauchée (et c'est bien la première fois). Georges avait oublié de supprimer sa petite annonce et Margot y a répondu. Elle va s'avérer d'une compétence inouïe, ce qui laisse Georges pantois, surtout que Henrik l'apprécie à sa juste valeur. A part cela « Mais sinon, tout va bien ! »

On aurait tellement envie d'en raconter plus car chaque page recèle de l'humour – de la tendresse familiale – du feel good – cela avec la plume légère (souvent grinçante) de Max Deloy – et au fait, il y a aussi de l'amour.

Les rebondissements ne manquent pas et le livre se lit à la vitesse grand V.

Quant à la fin ? Devine qui pourra….. « Mais sinon, tout va bien !»

Merci beaucoup pour cet ouvrage ô combien hilarant.

Nadia

Edité par Harper Collins, HarperCollins France


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