Quelques gouttes de sang sur le bureau du maire
Quelques gouttes de sang sur le bureau du maire
Hubert Huertas
« La boulangère du diable » - « Terminus Pondichéry » …. Des œuvres de l’écrivain français Hubert Huertas ainsi que « Quelques gouttes de sang sur le bureau du maire » (l’auteur est Grand reporter et travaille au Bureau de Marseille de Radio France). Il a passé son enfance en Algérie et en Tunisie et, d’ailleurs, « La boulangère du diable » faisait allusion à l’Afrique du Nord alors que l’action se déroulait en Vendée (pas la même chose).
J’avais un peu hésité sur cette lecture car la politique… eh bien ce n’est pas ma tasse de thé. Et puis en voyant des gouttes de sang, je me suis laissée tenter.
Dans cet ouvrage-ci, le lecteur se retrouve en milieu méditerranéen (une métropole du sud de la France que l’on n’a pas de mal à imaginer qu’il s’agit de Marseille, en tout cas c’est mon avis).
La vile n’est pas « en odeur de sainteté » car l’histoire a lieu en pleine grève des éboueurs et c’est plutôt une de « la puanteur » ce qui tombe bien mal car elle a lieu pendant la campagne municipale.
La narratrice, Naïma Zidani, inspectrice de police (« immigrée de deuxième génération ») assiste aux obsèques de Dominique Acquiva (« parti de rien et devenu prince des ordures ménagères à la force du poignet, des coups de main et, je le parie, du doigt sur la détente »), avec son ami d’enfance, le journaliste Alex Carbonier. Naïma, devant tous les hommes croisant son chemin, ne se laisse pas démonter : « Non seulement je ne porte pas le voile, non seulement je n’adoptais pas le débit des rappeurs, non seulement je n’avais pas été tentée par le voyage en Syrie, mais j’avais dans la poche une licence d’histoire de l’art et un doctorat en droit.
La fliquette inattendue, quoi. L’incarnation de la République là-même où mes copains d’enfance, selon la chronique et les discours habituels, imposent la loi des rues .
Parmi les personnes présentes à cet enterrement, on remarque « Louis Bérisha qui déprimait, Héloïse Bérisha qui ne supportait plus sa vie, Paul Da Costa qui se rêvait en patron, Ange Barbaza qui lui contestait le poste. Ce premier plan résumait une bascule imminente. »
On va se retrouver dans une série de meurtres – de règlements de compte – de magouilles pour qui accèdera à la présidence de « La Provençale d’assainissement » de la ville (qui en a bien besoin), un poste où les détritus rapportent gros. Assassinats, « accidents suspects », remous politiques, les syndicats s’en mêlent ainsi que les médias.
De plus, un personnage important, Vadim Voronov, disparaît sans laisser de traces.
Avec toutes les révélations faites et malgré les noms des personnages qui ont été changés mais que l’on reconnait parfaitement, on peut dire que c’est vraiment « Un scénario de politique-fiction dangereusement proche de la réalité » et j’ai été agréablement surprise de cette lecture.
Nadia
Edité par L’archipel, janvier 2020
19 €
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