sacrifieeduvercors

La sacrifiée du Vercors

La sacrifiée du Vercors, François Médeline

Un livre pour lequel j'attendais beaucoup : « La sacrifiée du Vercors » (éditions 10/18) de François Médeline, un écrivain dont j'avais déjà apprécié le style avec « Tuer Jupiter » - un livre lu dans le cadre d'une sélection à un Jury.

« La sacrifiée du Vercors » n'est pas un « simple livre » ou « un livre de plus » sur la Guerre et ses horreurs, sur L Histoire. Il apporte (ce que l'on voit à la fin), un témoignage sur des parents de l'auteur qui écrit au début de l'ouvrage : « La sacrifiée du Vercors » est une oeuvre de fiction. L'auteur plonge son intrigue dans un cadre historique réel, mais les personnages, même ceux portant des patronymes connus, ainsi que le Vercors tel qu'il est décrit, sont inventés et purement fictifs. Pour autant, l'auteur vous prie de l'excuser des libertés qu'il a pu prendre avec les choses, les lieux, le temps, et les gens. »

Le livre n'est certes pas épais mais ô combien empli de notifications touchantes bien qu'il débute par l'horreur d'un corps de jeune femme, retrouvé sauvagement assassinée. C'est Marie Valette, tout juste 24 ans.

Mais justement, cette photo qui figure en couverture, m'a fortement émue car elle ressemble énormément à ma ma mère, qui avait été obligée de fuir sa Biélorussie - traverser l'Allemagne (cachée par une famille de chirurgiens allemands avec qui je suis restée longtemps en contact) – y rencontrer mon père qui l'a ramenée en France et l'a épousée. Je tenais à signaler ceci (c'est mon petit témoignage personnel), mais à présent, place au livre :

Le livre est découpé en trois parties :

* Croisé, chassé,

* Un rouge et des bleus

* Perte ou salut.

Dans lesquelles les chapitres portent tous un titre provenant de poèmes (ainsi qu'expliqué en page 193).

En ce 10 septembre 1944, le commissaire de police Georges Duroy se retrouve en charge de l'enquête, secondé par une jeune photographe américaine, Judith Ashton. Un meurtre de plus alors qu'il y en avait déjà beaucoup trop avec cette guerre. Je dois reconnaître que le mot « épuration » sonne comme un mot « sauvage », avec des images terribles : des femmes tondues – des collabos pendus...

Ici, on trouve de nombreux personnages – certains pittoresques avec leur franc-parler, leurs coups de gueule…. Une région où règnent les maquisards du FFI – le retour de De Gaulle – de l'Histoire (avec un grand H) – un huis-clos tragique - une enquête qui a lieu en une seule journée – beaucoup de tension qui tient le lecteur jusqu‘à la fin.

Je pense inutile de signaler que « La sacrifiée du Vercors » de François Médeline est un ouvrage qui m'a passionnée. Quand j'ai l'habitude de dire que cette période de Guerre mondiale a fait couler beaucoup d'encre, qu'elle continue à en faire couler, je pense qu'elle en fera encore couler tellement l'Horreur a été terrible. Horreur qui a touché nos familles et dans la mienne, on préférait ne pas trop en dire mais dont j'ai ressenti les effets. Raison pour laquelle j'ai apprécié que notre écrivain lyonnais en écrive cet ouvrage.

En fin de livre, se trouve une « Chronologie 1944, d'après Gilles Vergnon, le Vercors : Histoire et mémoire d'un maquis. »

Nadia



Edité par 10/18, 4 mars 2021 Editions 10-18

14,90 €



Share by: