En librairie demain :
Serge Gainsbourg, intime adresse
Marie David Marie David
Ayant eu le plaisir de recevoir le dernier ouvrage « Serge Gainsbourg, intime adresse » (Editions L’Abeille PLON, dont la parution est prévue pour le 4 mars 2021), livre dense, lu rapidement, sur ce personnage dont on a beaucoup parlé de son vivant mais aussi par la suite, après son décès. Je vais en dire quelques lignes (oui pas trop) sur cet immense personnage.
Marie David, réalisatrice de documentaires et de reportages pour la télévision, lui a consacré ici une biographie car elle était « passionnée par la face cachée » de cet homme ainsi que par « sa relation si singulière à sa maison. » Maison située au 5 bis rue de Verneuil (Paris). D’ailleurs, cette adresse est devenue mythique. Serge Gainsbourg y a vécu (dans ce qu’il appelait son antre), de 1969 jusqu’à son décès, en 1991. Et c’est ici qu’il a aussi vécu dix ans de pur bonheur.
Le livre débute par un croquis de cette maison, où l’on peut voir toutes les dispositions des pièces. Elle est décrite comme tout en noir et blanc, acier et verre. Un décor surprenant pour ceux qui ont pu la voir : « C’est sans aucun doute son œuvre la plus aboutie. Elle a été tour à tour une tanière, un bunker, et ce sera son catafalque.
C’est un sexagénaire fatigué et rongé par la maladie qui est de retour dans son antre.
A 62 ans, Serge Gainsbourg est revenu dans sa maison du 5 bis pour y mourir. »
Marie David évoque multitude de faits – on y lit son histoire d’amour avec Brigitte Bardot – avec Jane Birkin qui a partagé sa vie pendant dix ans, leur fille Charlotte – l’écrivaine s’est vraiment bien documentée sur cet hôtel particulier (et son propriétaire), où a vécu celui qui se faisait aussi appeler « Gainsbarre ».
Si ce livre parle bien de cette demeure, il évoque de nombreux renseignements sur le personnage lui-même – sur des personnes célèbres, des artistes, des chanteurs…
On l’a jugé excentrique mais c’était « une attitude de défense » - on l’a décrié lorsqu’il a brûlé en direct à la télévision, d’un air nonchalant, un billet de banque….
Gainsbourg a souvent ouvert ses portes aussi bien aux caméras qu’à ses fans. « Mais le voir « en vrai » est sans commune mesure. C’est un palais des Mille et Une Nuits. Un cocon où tout scintille, d’où l’on n’a simplement plus envie de partir. »
Ma conclusion, est tirée des dernières lignes de l’ouvrage : « Le silence est définitivement tombé dans la chambre des poupées et dans celle du maître des lieux.
« Il s’assied et la voiture démarre. Elle s’arrête quelques mètres plus loin. La portière côté passager s’ouvre. Serge déploie sa carcasse en levant la main et tonne : « C’est ça, la célébrité.
Clap de fin. »
Depuis trente ans, le 5 bis, rue de Verneuil est tel que Serge l’a laissé, en ordre.
Ouvrage dense mais tellement intéressant.
Nadia D'Antonio
Edité par Plon, 4 mars 2021 Éditions Plon
10 €