Un baiser qui palpite là, comme une petite bête de Gilles Paris.

Un baiser qui palpite là, comme une petite bête de Gilles Paris.



Résumé :

«Je me suis laissée prendre, comme une fille facile.» Ainsi parle Iris avant de se donner la mort. C'est un choc pour l'ensemble du lycée mais surtout pour Emma, Tom et leurs amis. Conscients d'avoir mal agi, ils tiennent à mieux comprendre ce qui s'est passé et à défendre la mémoire d'Iris.

Mon avis :

Je ne connaissais pas cet auteur qui a pourtant écrit plus d’une dizaine de livres, et ce roman fut une belle découverte dans l’ensemble, avec tout de même quelques bémols.

Ce livre est présenté par l’éditeur comme « Le premier roman sur les ados et pour les ados », ce qui m’a interpellée. Mais je pense qu’il est dommage de le limiter à une lecture pour adolescents, car les problèmes rencontrés par les personnages du livre peuvent également survenir à des adultes. On y parle d’amour, d’amitié, de sexe, d’homosexualité, de drogue et de dépendance à l’alcool, de harcèlement, des réseaux sociaux… tout ça dans un livre de seulement  pages.

Le premier chapitre nous plonge directement au cœur de l’intrigue avec une scène forte et violente, celle d’un viol et d’un suicide. Le ton est donné. Nous apprenons qu’Iris était également victime de harcèlement dans son établissement scolaire. Je regrette que son histoire ne soit pas plus développée, si ce n’est au travers des autres personnages. En effet, la narration est alternée entre plusieurs ado de son lycée, même si nous suivons principalement Emma et Tom, des jumeaux complices qui affrontent leur adolescence ensemble. Cette alternance nous permet de découvrir les histoires de chaque personnage, et de voir qu’elles sont toutes plus ou moins liées, et que chacun a une part de responsabilité dans le suicide d’Iris.

A travers leurs récits, de nombreux sujets sont traités, du plus léger tel que l’amitié, aux plus sombres tels que la drogue ou le viol. J’ai apprécié l’absence de manichéisme, chacun apprend à avancer avec sa part d’ombre, même si certains personnages sont plus sombres que d’autres.

Le langage des adolescents que nous retrouvons tout au long du récit (avec un lexique à la fin) est présenté comme l’un des atouts de l’ouvrage. Pour ma part je l’ai trouvé trop présent, presque forcé. Je regrette également un manque d’ancrage dans la vie réelle. Ces adolescents ont une expérience de la vie bien trop accrue pour des jeunes de leur âge, avec de nombreuses expériences passées, un accès à l’indépendance facile… J’aurais aimé que ces jeunes soient plus proches de ceux que nous connaissons dans la vie de tous les jours, quitte à retirer certaines thématiques. Cela aurait rendu le problème du harcèlement scolaire et celui de la libération de la parole plus présents, le message n’en aurait été que plus fort.

Cela reste une lecture forte, éprouvante par moment, au cours de laquelle on s’attache aux personnages. Il se lit rapidement, et peut permettre d’ouvrir la discussion entre adolescents, mais également entre adultes et ados.

Angélique

Edité par Gallimard, 9 septembre 2021

13,50 €

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